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- Out 5, 2021
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OM-Chakhtar Donetsk : « Le football ukrainien a besoin de plus que de mots de soutien »
En exil depuis le début du conflit avec la Russie, en 2014, le club ukrainien affronte les Phocéens, jeudi soir, en Ligue Europa. Serhi Palkin, son directeur général, déplore le manque de solidarité de la FIFA et de certains clubs européens.
Le Chakhtar Donetsk se déplace, jeudi 22 février, au Stade-Vélodrome pour les seizièmes de finale de la Ligue Europa (le coup d’envoi est à 21 heures). Au match aller, disputé à Hambourg (Allemagne), le champion d’Ukraine a tenu en échec l’Olympique de Marseille (OM) – 2-2 – et croit toujours à sa qualification face à l’équipe phocéenne, en pleine crise. Au-delà d’une occasion de signer une performance sportive, Serhi Palkin, 49 ans, directeur général du club en exil depuis 2014, année de création des républiques prorusses dans l’est du pays, fait de ce rendez-vous européen une tribune pour des appels au soutien à l’Ukraine.
Votre équipe a été plutôt brillante lors du match aller contre l’OM, malgré une longue période sans compétition. Cela vous a surpris ?
C’était notre premier match officiel [de l’année 2024], avant la reprise de notre championnat national [le 26 février face au FK Oleksandria]. Nous avons eu besoin de temps pour élever notre niveau, et quelques erreurs d’arbitrage nous ont empêchés de décrocher un meilleur résultat. Nous savons que le retour sera plus dur, à cause du soutien des supporteurs locaux, que toute l’Europe connaît, et aussi parce que l’OM vient de changer d’entraîneur. Nous avions compris comment Gennaro Gattuso faisait jouer son équipe, en revanche nous ne savons rien du nouveau coach [Jean-Louis Gasset, nommé mardi 20 février].
Deux ans après le début de l’invasion de l’Ukraine, dix ans après la révolution de Maïdan – les manifestations à Kiev contre le président prorusse Viktor Ianoukovitch, perçues comme le début de l’affrontement avec Moscou –, pourquoi jouer au football reste important ?
Tout le monde en Ukraine doit faire ce qu’il peut pour le pays. Nous, nous jouons au football. Aujourd’hui, ce sport a une grande influence et, avec lui, nous pouvons faire beaucoup. Nous l’utilisons pour contribuer à obtenir l’aide la plus large possible de la communauté européenne, des Etats-Unis et de tous les pays démocratiques.
Nous disputons de nombreux matchs amicaux caritatifs pour collecter des fonds pour aider les réfugiés, l’armée ou la société, mais aussi pour diffuser des messages, communiquer. En décembre 2023, lorsque nous avons joué à Tokyo, jamais autant d’articles sur la guerre, l’Ukraine et notre situation n’ont été publiés au Japon.
Après deux ans, nous avons tous conscience qu’une certaine lassitude s’est installée, mais la guerre est encore là et nous avons toujours besoin de soutien, d’autant plus aujourd’hui. Si nous arrêtons de le dire, celui-ci s’amoindrira.
Le Monde
En exil depuis le début du conflit avec la Russie, en 2014, le club ukrainien affronte les Phocéens, jeudi soir, en Ligue Europa. Serhi Palkin, son directeur général, déplore le manque de solidarité de la FIFA et de certains clubs européens.
Le Chakhtar Donetsk se déplace, jeudi 22 février, au Stade-Vélodrome pour les seizièmes de finale de la Ligue Europa (le coup d’envoi est à 21 heures). Au match aller, disputé à Hambourg (Allemagne), le champion d’Ukraine a tenu en échec l’Olympique de Marseille (OM) – 2-2 – et croit toujours à sa qualification face à l’équipe phocéenne, en pleine crise. Au-delà d’une occasion de signer une performance sportive, Serhi Palkin, 49 ans, directeur général du club en exil depuis 2014, année de création des républiques prorusses dans l’est du pays, fait de ce rendez-vous européen une tribune pour des appels au soutien à l’Ukraine.
Votre équipe a été plutôt brillante lors du match aller contre l’OM, malgré une longue période sans compétition. Cela vous a surpris ?
C’était notre premier match officiel [de l’année 2024], avant la reprise de notre championnat national [le 26 février face au FK Oleksandria]. Nous avons eu besoin de temps pour élever notre niveau, et quelques erreurs d’arbitrage nous ont empêchés de décrocher un meilleur résultat. Nous savons que le retour sera plus dur, à cause du soutien des supporteurs locaux, que toute l’Europe connaît, et aussi parce que l’OM vient de changer d’entraîneur. Nous avions compris comment Gennaro Gattuso faisait jouer son équipe, en revanche nous ne savons rien du nouveau coach [Jean-Louis Gasset, nommé mardi 20 février].
Deux ans après le début de l’invasion de l’Ukraine, dix ans après la révolution de Maïdan – les manifestations à Kiev contre le président prorusse Viktor Ianoukovitch, perçues comme le début de l’affrontement avec Moscou –, pourquoi jouer au football reste important ?
Tout le monde en Ukraine doit faire ce qu’il peut pour le pays. Nous, nous jouons au football. Aujourd’hui, ce sport a une grande influence et, avec lui, nous pouvons faire beaucoup. Nous l’utilisons pour contribuer à obtenir l’aide la plus large possible de la communauté européenne, des Etats-Unis et de tous les pays démocratiques.
Nous disputons de nombreux matchs amicaux caritatifs pour collecter des fonds pour aider les réfugiés, l’armée ou la société, mais aussi pour diffuser des messages, communiquer. En décembre 2023, lorsque nous avons joué à Tokyo, jamais autant d’articles sur la guerre, l’Ukraine et notre situation n’ont été publiés au Japon.
Après deux ans, nous avons tous conscience qu’une certaine lassitude s’est installée, mais la guerre est encore là et nous avons toujours besoin de soutien, d’autant plus aujourd’hui. Si nous arrêtons de le dire, celui-ci s’amoindrira.
Le Monde