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« Chelski, c’est fini » : Roman Abramovitch s’éloigne de Chelsea
Rattrapé par son statut d’oligarque russe proche de Moscou, Roman Abramovitch, le propriétaire du Chelsea Football Club, renonce au plus symbolique de ses avoirs.
« Chelski », c’est fini ? Une ère de près de vingt ans est en passe de s’achever pour le Chelsea FC. Son propriétaire, Roman Abramovitch, l’a mis en vente après l’avoir placé sous la tutelle de la fondation caritative adossée au club, se présentant dans un bref communiqué comme le « gardien » des valeurs et des intérêts de l’équipe londonienne.
Pas encore placé sur la liste des proches du régime russe soumis au gel de leurs avoirs, il entend ainsi soustraire le club à d’éventuelles sanctions. Il promet également de reverser le produit net de la vente à un fonds pour « toutes les victimes de la guerre », et de tirer un trait sur 1,8 milliard d’euros prêtés au club.
A son arrivée, en 2003, bien que Chelsea soit une institution locale, son palmarès ne présente qu’un seul titre de champion national (1955) et deux trophées de la défunte Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe (1971, 1998). Depuis, le club a été cinq fois champion d’Angleterre, a remporté deux Ligues des champions (2012, 2021) et deux Ligues Europa (2013, 2019).
Les « Blues » furent les premiers « nouveaux riches », ces clubs dont les repreneurs sont déterminés à acheter, à fonds perdus, une place au sein de l’élite européenne, parmi les « clubs historiques ». Abramovitch est l’oligarque de cette oligarchie.
Encore plus de facettes que de passeports
Associé à un quartier cossu, à des supporteurs volatils, à des tarifs de billets prohibitifs, à un effectif de mercenaires et au profil controversé de son propriétaire, Chelsea suscite d’abord quelque antipathie, progressivement atténuée par les succès sportifs et la banalisation des passages sous pavillon étranger.
Personnage énigmatique présentant encore plus de facettes que de passeports (russe, israélien, portugais), Abramovitch a eu plusieurs vies : mécanicien, entrepreneur, trader, protégé de Boris Berezovsky, patron de l’empire pétrolier Sibneft (revendu en 2005 à Gazprom pour 13 milliards de dollars), député et gouverneur.
Membre du premier cercle de Boris Eltsine, il montrera patte blanche à son successeur. Bien qu’il eût toujours veillé à entretenir le flou sur ses liens avec Vladimir Poutine, il a fait partie des milliardaires enjoints par le chef d’Etat à restaurer la puissance du sport russe.
« A ce jeu, il est probablement l’oligarque le plus en vue dans les années 2000, estime le chercheur Lukas Aubin dans La Sportokratura sous Vladimir Poutine (éd. Bréal, 2021). Il crée l’Académie nationale de football en 2004. (…) En dix ans, elle permet de construire plus de 140 terrains de football à travers la Russie, pour un 1,1 milliard de roubles. »
Le Monde
Rattrapé par son statut d’oligarque russe proche de Moscou, Roman Abramovitch, le propriétaire du Chelsea Football Club, renonce au plus symbolique de ses avoirs.
« Chelski », c’est fini ? Une ère de près de vingt ans est en passe de s’achever pour le Chelsea FC. Son propriétaire, Roman Abramovitch, l’a mis en vente après l’avoir placé sous la tutelle de la fondation caritative adossée au club, se présentant dans un bref communiqué comme le « gardien » des valeurs et des intérêts de l’équipe londonienne.
Pas encore placé sur la liste des proches du régime russe soumis au gel de leurs avoirs, il entend ainsi soustraire le club à d’éventuelles sanctions. Il promet également de reverser le produit net de la vente à un fonds pour « toutes les victimes de la guerre », et de tirer un trait sur 1,8 milliard d’euros prêtés au club.
A son arrivée, en 2003, bien que Chelsea soit une institution locale, son palmarès ne présente qu’un seul titre de champion national (1955) et deux trophées de la défunte Coupe d’Europe des vainqueurs de coupe (1971, 1998). Depuis, le club a été cinq fois champion d’Angleterre, a remporté deux Ligues des champions (2012, 2021) et deux Ligues Europa (2013, 2019).
Les « Blues » furent les premiers « nouveaux riches », ces clubs dont les repreneurs sont déterminés à acheter, à fonds perdus, une place au sein de l’élite européenne, parmi les « clubs historiques ». Abramovitch est l’oligarque de cette oligarchie.
Encore plus de facettes que de passeports
Associé à un quartier cossu, à des supporteurs volatils, à des tarifs de billets prohibitifs, à un effectif de mercenaires et au profil controversé de son propriétaire, Chelsea suscite d’abord quelque antipathie, progressivement atténuée par les succès sportifs et la banalisation des passages sous pavillon étranger.
Personnage énigmatique présentant encore plus de facettes que de passeports (russe, israélien, portugais), Abramovitch a eu plusieurs vies : mécanicien, entrepreneur, trader, protégé de Boris Berezovsky, patron de l’empire pétrolier Sibneft (revendu en 2005 à Gazprom pour 13 milliards de dollars), député et gouverneur.
Membre du premier cercle de Boris Eltsine, il montrera patte blanche à son successeur. Bien qu’il eût toujours veillé à entretenir le flou sur ses liens avec Vladimir Poutine, il a fait partie des milliardaires enjoints par le chef d’Etat à restaurer la puissance du sport russe.
« A ce jeu, il est probablement l’oligarque le plus en vue dans les années 2000, estime le chercheur Lukas Aubin dans La Sportokratura sous Vladimir Poutine (éd. Bréal, 2021). Il crée l’Académie nationale de football en 2004. (…) En dix ans, elle permet de construire plus de 140 terrains de football à travers la Russie, pour un 1,1 milliard de roubles. »
Le Monde