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- Out 5, 2021
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Emmanuel Macron et les médecins libéraux, une relation entre proximité et défiance
Pris en étau entre la crise de l’hôpital public et la grève des médecins de ville, le chef de l’Etat cherche la parade, alors qu’une part croissante de la population souffre d’un accès difficile aux soins.
Il fut le seul, au sein de sa famille, à refuser d’emprunter ce que ses grands-parents désignaient comme « une voie royale ». La médecine ? « Je voulais un monde, une aventure qui me soient propres », écrit Emmanuel Macron dans son livre programmatique Révolution (XO, 2016). Fils d’un neurologue hospitalier et d’une médecin-conseil à la vocation de pédiatre contrariée, frère d’une néphrologue et d’un radiologue, beau-fils d’une psychiatre hospitalière mais aussi neveu d’un généraliste et d’une ophtalmologue, le chef de l’Etat a grandi entouré de professionnels de santé. Cette lignée familiale laisse penser que le président de la République connaît les codes, les contraintes, les joies et les déboires de l’une des professions les plus populaires en France, longtemps choyée par le pouvoir.
Et pourtant. Depuis un mois, en pleine triple épidémie (grippe, Covid-19 et bronchiolite) et surcharge des services d’urgence hospitaliers, le divorce entre les médecins et l’Elysée s’étale dans la presse et les journaux télévisés. Le médecin de ville va mal. Si mal qu’il se met en grève. L’interruption, rare, du 26 décembre 2022 au 8 janvier, de l’activité de ces praticiens, hier confidents dévoués des familles, fait frémir l’exécutif, choqué. « Ça n’est vraiment pas responsable de faire grève, notamment dans cette période de fêtes », s’est indignée la première ministre, Elisabeth Borne, le 3 janvier sur Franceinfo. « Toute grève qui prend en otage la santé des Français, je la condamnerai », a appuyé, jeudi, le ministre de la santé, François Braun, urgentiste qui, lorsque lui-même protestait, collait un sparadrap « grève » sur sa blouse tout en restant à son poste. Quelques heures plus tard, plusieurs milliers de médecins généralistes ont défilé à Paris, sous les fenêtres du ministère de la santé.
Emmanuel Macron veut-il aujourd’hui ressouder le lien avec les médecins libéraux ou « remettre tout le monde d’équerre », comme il a tempêté, jeudi, depuis l’Elysée, lors de la traditionnelle « galette républicaine » ? Mystère. Le chef de l’Etat devait présenter ses « vœux au monde de la santé », vendredi, à Corbeil-Essonnes (Essonne) au service de pédiatrie du Centre hospitalier sud-francilien. Une initiative inédite visant à « donner un cap » décliné en « annonces très concrètes », assure l’Elysée, sans dévoiler l’état d’esprit du chef de l’Etat vis-à-vis des grévistes. Des mesures qui, assure-t-on, ne parasiteront pas les travaux en cours du Conseil national de la refondation consacré à la santé, puisqu’elles seraient le fruit d’« une maïeutique permanente » qui « résulte d’échanges dans un mouvement de fond et d’interaction avec l’ensemble des acteurs à des niveaux divers et variés ».
Le Monde

Pris en étau entre la crise de l’hôpital public et la grève des médecins de ville, le chef de l’Etat cherche la parade, alors qu’une part croissante de la population souffre d’un accès difficile aux soins.
Il fut le seul, au sein de sa famille, à refuser d’emprunter ce que ses grands-parents désignaient comme « une voie royale ». La médecine ? « Je voulais un monde, une aventure qui me soient propres », écrit Emmanuel Macron dans son livre programmatique Révolution (XO, 2016). Fils d’un neurologue hospitalier et d’une médecin-conseil à la vocation de pédiatre contrariée, frère d’une néphrologue et d’un radiologue, beau-fils d’une psychiatre hospitalière mais aussi neveu d’un généraliste et d’une ophtalmologue, le chef de l’Etat a grandi entouré de professionnels de santé. Cette lignée familiale laisse penser que le président de la République connaît les codes, les contraintes, les joies et les déboires de l’une des professions les plus populaires en France, longtemps choyée par le pouvoir.
Et pourtant. Depuis un mois, en pleine triple épidémie (grippe, Covid-19 et bronchiolite) et surcharge des services d’urgence hospitaliers, le divorce entre les médecins et l’Elysée s’étale dans la presse et les journaux télévisés. Le médecin de ville va mal. Si mal qu’il se met en grève. L’interruption, rare, du 26 décembre 2022 au 8 janvier, de l’activité de ces praticiens, hier confidents dévoués des familles, fait frémir l’exécutif, choqué. « Ça n’est vraiment pas responsable de faire grève, notamment dans cette période de fêtes », s’est indignée la première ministre, Elisabeth Borne, le 3 janvier sur Franceinfo. « Toute grève qui prend en otage la santé des Français, je la condamnerai », a appuyé, jeudi, le ministre de la santé, François Braun, urgentiste qui, lorsque lui-même protestait, collait un sparadrap « grève » sur sa blouse tout en restant à son poste. Quelques heures plus tard, plusieurs milliers de médecins généralistes ont défilé à Paris, sous les fenêtres du ministère de la santé.
Emmanuel Macron veut-il aujourd’hui ressouder le lien avec les médecins libéraux ou « remettre tout le monde d’équerre », comme il a tempêté, jeudi, depuis l’Elysée, lors de la traditionnelle « galette républicaine » ? Mystère. Le chef de l’Etat devait présenter ses « vœux au monde de la santé », vendredi, à Corbeil-Essonnes (Essonne) au service de pédiatrie du Centre hospitalier sud-francilien. Une initiative inédite visant à « donner un cap » décliné en « annonces très concrètes », assure l’Elysée, sans dévoiler l’état d’esprit du chef de l’Etat vis-à-vis des grévistes. Des mesures qui, assure-t-on, ne parasiteront pas les travaux en cours du Conseil national de la refondation consacré à la santé, puisqu’elles seraient le fruit d’« une maïeutique permanente » qui « résulte d’échanges dans un mouvement de fond et d’interaction avec l’ensemble des acteurs à des niveaux divers et variés ».
Le Monde