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Florence Bergeaud-Blackler, la notoriété sur le tard d’une chercheuse au parcours atypique

Roter.Teufel

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Florence Bergeaud-Blackler, la notoriété sur le tard d’une chercheuse au parcours atypique

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Les deux premiers ouvrages de l’anthropologue et chercheuse au CNRS sur la question du halal n’ont suscité aucune controverse scientifique. A l’inverse du troisième, consacré à l’influence des Frères musulmans.

Désormais, lorsqu’on parle de Florence Bergeaud-Blackler, on la désigne par ses initiales : « FBB ». C’est la marque d’une notoriété à laquelle elle a accédé sur le tard grâce à son dernier ouvrage sur les Frères musulmans, aux menaces et à la polémique qu’il a suscitées. Le frérisme et ses réseaux, l’enquête (Editions Odile Jacob, 416 pages, 24,90 euros) est son troisième livre. Les deux premiers, consacrés à la question du halal, sont passés relativement inaperçus hors de la sphère universitaire.

« FBB » a un parcours atypique dans le monde de la recherche, qu’elle a rejoint assez tardivement. Elle a commencé sa carrière comme informaticienne dans l’industrie aéronautique. Ce n’est que dans les années 1990 qu’elle entreprend des études de sciences sociales à l’université de Bordeaux. Elle obtient un diplôme d’études approfondies (DEA, devenu master) d’anthropologie, en 1995, puis enchaîne sur un doctorat en sociologie, sous la direction de Didier Lapeyronnie, consacré à « L’institutionnalisation de l’islam à Bordeaux : enjeux sociaux, politiques et économiques de l’implantation du culte musulman dans un espace urbain ».

Par la suite, elle a essentiellement travaillé sur la question du halal et de l’abattage rituel comme symbole et comme marché. Son travail sur le sujet est salué par l’ensemble de ses collègues universitaires, y compris par ceux qui la critiquent aujourd’hui, à l’instar de François Burgat. « Elle a fait un travail d’expertise reconnu au niveau européen sur ce sujet-là, elle avait la technique, elle a été reconnue. Ses travaux n’ont pas donné lieu à ma connaissance à une critique scientifique virulente », relève ainsi Franck Frégosi, directeur de recherche au CNRS, spécialiste de l’islam, et mis en cause dans l’ouvrage de Mme Bergeaud-Blackler.
« Peser sur la prise de décision publique »

Intégrée par le CNRS en 2013, elle publie Les Sens du halal. Une norme dans un marché mondial (2015, CNRS Editions) puis Le Marché halal ou l’invention d’une tradition (2017, Le Seuil). Livres qui ne suscitent pas de polémique scientifique particulière. Elle devient même invitée régulière dans des congrès de sociologie, se rappelle François Gauthier, sociologue et anthropologue à l’université de Fribourg. Lui-même se souvient de l’avoir invitée à quelques reprises entre 2011 et 2018 à des colloques sur des questions de « néo libéralisme » et « d’islam ».

Autour de 2018-2019, les choses changent. Plusieurs chercheurs interrogés, dont beaucoup requièrent l’anonymat tant le sujet est devenu inflammable, notent un glissement, une focale apposée de façon plus insistante et surtout, disent-ils, « idéologisée » sur les questions de radicalisme. « Je l’ai fait intervenir devant des magistrats et des personnels de justice de la cour d’appel de Paris dans le cadre de conférences sur la question musulmane, raconte Ariel Planeix, enseignant à Paris-I et à l’EHESS. Son intervention était tout à fait raisonnable et mesurée. Mais c’est à partir de là qu’elle s’est mise en cheville avec Gilles Kepel et Bernard Rougier et qu’elle a adopté une posture polémique. Outre les enjeux de carrière, j’y vois surtout le désir de peser sur la prise de décision publique. » Une fonctionnaire ajoute : « Elle va souvent frapper aux guichets gouvernementaux et elle dit qu’elle est ostracisée pour sa lecture de l’islam radical. »


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