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Jean-Charles Naouri, l’ancien patron de Casino, sera jugé à Paris pour manipulation de cours et corruption
L’ancien PDG est soupçonné d’avoir payé un éditeur de presse pour défendre le cours de l’action de Casino entre 2018 et 2019. La société Casino Guichard-Perrachon est citée pour manipulation de cours en bande organisée et corruption privée active.
L’ancien président-directeur général (PDG) de Casino Jean-Charles Naouri sera jugé à Paris pour manipulation de cours en bande organisée et corruption privée active, a appris l’Agence France-Presse (AFP), jeudi 6 mars, de source judiciaire. Il est soupçonné d’avoir payé un éditeur de presse pour défendre artificiellement le cours de l’action du distributeur entre 2018 et 2019. Le procès devrait se tenir devant le tribunal correctionnel de Paris du 1er au 16 octobre, selon la même source.
Les citations des personnes prévenues sont en cours. La société Casino Guichard-Perrachon est également citée devant le tribunal, en tant que personne morale, pour manipulation de cours en bande organisée et corruption privée active. Contactée par l’AFP, l’entreprise a annoncé n’avoir, « à ce jour », « pas reçu de citation devant le tribunal correctionnel », et précisé que « la nouvelle gouvernance ne comment[ait] pas des faits antérieurs à son arrivée ». Casino a changé de main depuis les faits reprochés, tombant en 2024 dans l’escarcelle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky au terme d’une restructuration de sa dette, devenue insoutenable. M. Naouri, premier actionnaire et patron du groupe pendant plusieurs décennies, l’avait fait grossir à coups d’acquisitions financées par de l’endettement.
Trois anciens hauts cadres de l’entreprise seront également jugés pour les mêmes infractions. Parmi eux, l’ancien directeur de la communication comparaîtra en plus pour délit d’initié. L’éditeur de presse Nicolas Miguet devra répondre de manipulation de cours en bande organisée, corruption privée passive, blanchiment de cette corruption et délit d’initié. Ses différentes sociétés sont aussi poursuivies.
« Enquête parcellaire »
Les magistrats du Parquet national financier (PNF) soupçonnent une manipulation de cours « orchestrée par Casino », selon leur note aux fins de poursuites rendu en décembre 2024 et dont l’AFP a eu connaissance. Sous couvert d’une convention de prestations de conseils, d’un montant de 800 000 euros, Nicolas Miguet aurait utilisé ses publications, audiotels et son réseau pour défendre le cours de Bourse de l’entreprise, notamment auprès des petits porteurs particuliers. Et ce, sans informer son public de ses liens financiers avec le groupe, selon le ministère public. « C’est abracadabrantesque, car quelle personne raisonnable peut imaginer qu’il y a eu possibilité de manipulation de cours via un petit journal style Hebdo Bourseplus ? », une de ses publications, a-t-il réagi auprès de l’AFP.
A cette époque, Casino était sous le feu d’analystes financiers s’inquiétant de sa solvabilité et était pressé par les marchés de réduire son endettement. Au début de septembre 2018, l’action Casino était tombée au plus bas, alors autour de 25 euros.
« Jean-Charles Naouri conteste vigoureusement l’interprétation du PNF et aura l’occasion de s’en expliquer devant le tribunal, l’enquête ayant été parcellaire et ayant volontairement/artificiellement occulté les attaques spéculatives virulentes auxquelles [Casino] a dû faire face durant cette période », soutiennent dans un communiqué ses avocats, Olivier Baratelli, Nicolas Huc-Morel et Marie-Alix Canu-Bernard, qualifiant les poursuites de « fantaisistes ». Pour eux, « ce contexte exceptionnel (…) a parfaitement justifié » que les dirigeants de Casino « aient souhaité que l’entreprise s’entoure de professionnels compétents dans leurs domaines respectifs » dans le but de « protéger tout simplement l’intérêt social du groupe ».
Lire aussi (2023) : Article réservé à nos abonnés Carson Block : « Jean-Charles Naouri avait le temps de redresser Casino »
La défense de M. Naouri a déposé une plainte avec constitution de partie civile en juillet 2024, pour qu’un juge d’instruction enquête sur les vendeurs à découvert. Parmi eux, le fonds américain Muddy Waters, qui avait mis en lumière en 2015 les fragilités d’un groupe très endetté.
Alexandre Bompard, PDG du concurrent Carrefour depuis 2017, et Matthieu Pigasse, alors chez Lazard, banque qui conseillait Carrefour, ont été entendus en tant que témoins au cours de l’enquête en octobre 2024, à la demande de la défense de M. Naouri, selon la note aux fins de poursuites. Ils ont été interrogés sur une éventuelle tentative de rapprochement entre Carrefour et Casino en septembre 2018. A cette période, Nicolas Miguet conseillait de vendre des titres Carrefour et d’acheter des titres Casino. Une audience de mise en état est fixée au 28 avril en vue du procès.
Le Monde

L’ancien PDG est soupçonné d’avoir payé un éditeur de presse pour défendre le cours de l’action de Casino entre 2018 et 2019. La société Casino Guichard-Perrachon est citée pour manipulation de cours en bande organisée et corruption privée active.
L’ancien président-directeur général (PDG) de Casino Jean-Charles Naouri sera jugé à Paris pour manipulation de cours en bande organisée et corruption privée active, a appris l’Agence France-Presse (AFP), jeudi 6 mars, de source judiciaire. Il est soupçonné d’avoir payé un éditeur de presse pour défendre artificiellement le cours de l’action du distributeur entre 2018 et 2019. Le procès devrait se tenir devant le tribunal correctionnel de Paris du 1er au 16 octobre, selon la même source.
Les citations des personnes prévenues sont en cours. La société Casino Guichard-Perrachon est également citée devant le tribunal, en tant que personne morale, pour manipulation de cours en bande organisée et corruption privée active. Contactée par l’AFP, l’entreprise a annoncé n’avoir, « à ce jour », « pas reçu de citation devant le tribunal correctionnel », et précisé que « la nouvelle gouvernance ne comment[ait] pas des faits antérieurs à son arrivée ». Casino a changé de main depuis les faits reprochés, tombant en 2024 dans l’escarcelle du milliardaire tchèque Daniel Kretinsky au terme d’une restructuration de sa dette, devenue insoutenable. M. Naouri, premier actionnaire et patron du groupe pendant plusieurs décennies, l’avait fait grossir à coups d’acquisitions financées par de l’endettement.
Trois anciens hauts cadres de l’entreprise seront également jugés pour les mêmes infractions. Parmi eux, l’ancien directeur de la communication comparaîtra en plus pour délit d’initié. L’éditeur de presse Nicolas Miguet devra répondre de manipulation de cours en bande organisée, corruption privée passive, blanchiment de cette corruption et délit d’initié. Ses différentes sociétés sont aussi poursuivies.
« Enquête parcellaire »
Les magistrats du Parquet national financier (PNF) soupçonnent une manipulation de cours « orchestrée par Casino », selon leur note aux fins de poursuites rendu en décembre 2024 et dont l’AFP a eu connaissance. Sous couvert d’une convention de prestations de conseils, d’un montant de 800 000 euros, Nicolas Miguet aurait utilisé ses publications, audiotels et son réseau pour défendre le cours de Bourse de l’entreprise, notamment auprès des petits porteurs particuliers. Et ce, sans informer son public de ses liens financiers avec le groupe, selon le ministère public. « C’est abracadabrantesque, car quelle personne raisonnable peut imaginer qu’il y a eu possibilité de manipulation de cours via un petit journal style Hebdo Bourseplus ? », une de ses publications, a-t-il réagi auprès de l’AFP.
A cette époque, Casino était sous le feu d’analystes financiers s’inquiétant de sa solvabilité et était pressé par les marchés de réduire son endettement. Au début de septembre 2018, l’action Casino était tombée au plus bas, alors autour de 25 euros.
« Jean-Charles Naouri conteste vigoureusement l’interprétation du PNF et aura l’occasion de s’en expliquer devant le tribunal, l’enquête ayant été parcellaire et ayant volontairement/artificiellement occulté les attaques spéculatives virulentes auxquelles [Casino] a dû faire face durant cette période », soutiennent dans un communiqué ses avocats, Olivier Baratelli, Nicolas Huc-Morel et Marie-Alix Canu-Bernard, qualifiant les poursuites de « fantaisistes ». Pour eux, « ce contexte exceptionnel (…) a parfaitement justifié » que les dirigeants de Casino « aient souhaité que l’entreprise s’entoure de professionnels compétents dans leurs domaines respectifs » dans le but de « protéger tout simplement l’intérêt social du groupe ».
Lire aussi (2023) : Article réservé à nos abonnés Carson Block : « Jean-Charles Naouri avait le temps de redresser Casino »
La défense de M. Naouri a déposé une plainte avec constitution de partie civile en juillet 2024, pour qu’un juge d’instruction enquête sur les vendeurs à découvert. Parmi eux, le fonds américain Muddy Waters, qui avait mis en lumière en 2015 les fragilités d’un groupe très endetté.
Alexandre Bompard, PDG du concurrent Carrefour depuis 2017, et Matthieu Pigasse, alors chez Lazard, banque qui conseillait Carrefour, ont été entendus en tant que témoins au cours de l’enquête en octobre 2024, à la demande de la défense de M. Naouri, selon la note aux fins de poursuites. Ils ont été interrogés sur une éventuelle tentative de rapprochement entre Carrefour et Casino en septembre 2018. A cette période, Nicolas Miguet conseillait de vendre des titres Carrefour et d’acheter des titres Casino. Une audience de mise en état est fixée au 28 avril en vue du procès.
Le Monde