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Mort de Nahel : pour Philippe Rio, maire de Grigny, « la réalité est que l’on vit sur une poudrière »

Roter.Teufel

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Out 5, 2021
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Mort de Nahel : pour Philippe Rio, maire de Grigny, « la réalité est que l’on vit sur une poudrière »

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L’élu communiste a été confronté à des violences dans sa commune depuis la mort de l’adolescent de 17 ans, tué par un policier le 27 juin. Pour lui, les causes sont à rechercher dans l’appauvrissement et la « souffrance silencieuse » des populations les plus précarisées dans les quartiers.


Philippe Rio est maire de Grigny, dans l’Essonne, depuis 2012. Confronté à des violences urbaines depuis la mort de Nahel M., un jeune homme de 17 ans tué par un policier à Nanterre le 27 juin suite à un refus d’obtempérer, l’élu communiste revient sur les raisons de l’embrasement. Qui sont, selon lui, avant tout sociales.

Quelle est la situation depuis trois jours dans votre ville ?

C’est très variable et un peu étrange : hier soir, dans certains endroits tout allait bien, les gens discutaient dehors, on croisait des jeunes très tranquilles. Ailleurs, on pouvait trouver un groupe ultraviolent, qui cherchait la confrontation avec la police. Ce jeudi après-midi, au cœur de la cité de la Grande-Borne où je me trouve, tout est calme, les parents ramènent les enfants de l’école… Mais la réalité est que l’on vit sur une poudrière. L’étincelle a été la mort de Nahel.
Comment explique-t-on qu’un quartier s’embrase, plutôt qu’un autre ?

On se dit tous qu’il y a « comme un air de 2005 » [une année marquée par des violences urbaines après la mort de deux adolescents, Zyed et Bouna, qui cherchaient à échapper à un contrôle de police à Clichy-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis]. Mais il y a une nouveauté : des quartiers populaires où il n’y a pas de tensions habituellement sont concernés, mais aussi des quartiers plus mixtes, qui ne sont jamais confrontés aux violences urbaines. Des communes comme Saintry-sur-Seine, où il n’y a aucun quartier prioritaire de la politique de la ville, ont été touchées. A Nandy, en Seine-et-Marne, la mairie a été attaquée. Dans les quartiers régulièrement soumis à des soubresauts de violences urbaines, évidemment, les choses sont plus organisées.
Comment expliquer que la colère se propage si vite d’un quartier à l’autre, dans des villes parfois éloignées ?

Il y a un phénomène de mimétisme et de concurrence. Si la violence commence à monter quelque part vers 21 heures, cela donne le tempo aux autres et lève les inhibitions. On l’observait déjà en 2005 et c’est sans doute le même phénomène, aggravé par la viralité des réseaux sociaux. Les vidéos circulent et les groupes s’imitent entre eux. En 2005, il n’y avait pas d’images.
Quels sont les éléments qui provoquent cet effet « poudrière » dont vous parlez ?

Il y a une souffrance silencieuse. Le Covid-19 et l’inflation ont été des accélérateurs terribles d’inégalités et de pauvreté. Depuis les émeutes de 2005, les quartiers populaires se sont appauvris et les inégalités ont explosé. Dans ma commune, qui est la plus pauvre de France, 50 % des habitants vivent sous le seuil de pauvreté.

Le Monde
 
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