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- Out 5, 2021
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Paris 2024 : « Quand la magie du sport opère »
En devenant championnes du monde de handball, le 17 décembre, les handballeuses françaises ont rappelé la capacité des belles victoires sportives à reléguer au second plan les problèmes. Il faudra d’autres succès de ce type lors de l’année qui s’ouvre.
C’est d’Herning, une ville du Danemark d’environ 90 000 habitants, située à 1 227 kilomètres – par la route – de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et du siège du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 que le rappel nous a été envoyé : le sport a ce pouvoir de chambouler soudainement l’ordre de nos préoccupations. Et Kylian Mbappé, Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi ne sont pas indispensables pour que la magie opère.
Dimanche 17 décembre en début de soirée, dix-huit jeunes femmes connues des seuls initiés, leur madré sélectionneur et tous ceux qui travaillent dans l’ombre à leurs côtés ont remporté un étincelant succès au championnat du monde de handball.
Pendant quelques minutes après le coup de sifflet final du match entre les Françaises et les Norvégiennes – leurs plus coriaces adversaires depuis au moins deux décennies –, un doux tourbillon, à la fois joyeux et rempli d’émotion, a soufflé sur la Jyske Bank Boxen, la salle de 12 500 places où se disputait la rencontre.
Un pic à 9,5, sur 10, sur l’échelle de Zidane, celle du plaisir généré par un spectacle sportif. L’effet a été ressenti, en France, par plus de 4 millions de personnes, qui ont suivi sur TF1 puis TMC, en access prime time, ce qui était aussi un grand moment pour le sport au féminin tricolore.
Le plaisir d’avoir enjambé tous les tracas
Pendant deux mi-temps de trente minutes chacune, la capitaine Estelle Nze Minko et ses partenaires de l’équipe de France ont excellé sportivement. Léna Grandveau (20 ans seulement) et ses coéquipières ont ensuite chaviré en un instant dans un bonheur communicatif. Puis Laura Glauser et les Bleues, remaquillées en vitesse avec un rouge à lèvres éclatant, ont célébré leur succès d’un pas de danse inattendu sur le podium.
Olivier Krumbholz et ses joueuses ont enfin raconté aux micros qui se tendaient leur plaisir d’avoir enjambé tous les tracas individuels et collectifs, les doutes après la médaille d’or remportée lors des Jeux olympiques du Covid, disputés sans spectateurs, en 2021, à Tokyo. De quoi nous faire oublier, pour quelques instants, les horreurs de l’actualité, qui jalonnent le quotidien. Leur joie a aussi relégué très loin dans nos pensées les galères de transports que les responsables politiques, en ordre dispersé, promettent à ceux qui auraient le projet fou d’être à Paris et dans ses environs à l’été 2024.
Leur sens du partage nous a également rappelé que, même sans très chers billets pour les Jeux, les plus belles valeurs du sport peuvent s’inviter gratuitement, grâce à la télévision, dans nos salons, au bar du coin de la rue ou dans une salle des fêtes ouverte pour l’occasion.
En remportant cette médaille d’or 222 jours avant la cérémonie d’ouverture des JO qui, en termes de sécurité, inquiète tant, les Bleues ont enfin prouvé au mouvement sportif tricolore, qui doute plus souvent qu’à son tour, que la France sait toujours gagner, et même avec la manière.
Pendant cette période des fêtes où il est d’usage de formuler quelques espoirs pour l’année qui s’ouvre, il est agréable d’imaginer – et sans danger de se prendre à espérer – qu’à l’été 2024, les performances des sportives et des sportifs français éclipseront, comme par magie, les problèmes qui ont parfois fait dérailler l’organisation de ces premiers Jeux d’été en France depuis un siècle.
Le 17 décembre, les Bleues du handball ont, avec un peu d’avance, allumé la flamme. C’est désormais à toutes les parties prenantes de Paris 2024 de l’entretenir. A elles comme à vous, nous adressons nos meilleurs vœux.
Le Monde
En devenant championnes du monde de handball, le 17 décembre, les handballeuses françaises ont rappelé la capacité des belles victoires sportives à reléguer au second plan les problèmes. Il faudra d’autres succès de ce type lors de l’année qui s’ouvre.
C’est d’Herning, une ville du Danemark d’environ 90 000 habitants, située à 1 227 kilomètres – par la route – de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et du siège du Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de Paris 2024 que le rappel nous a été envoyé : le sport a ce pouvoir de chambouler soudainement l’ordre de nos préoccupations. Et Kylian Mbappé, Cristiano Ronaldo ou Lionel Messi ne sont pas indispensables pour que la magie opère.
Dimanche 17 décembre en début de soirée, dix-huit jeunes femmes connues des seuls initiés, leur madré sélectionneur et tous ceux qui travaillent dans l’ombre à leurs côtés ont remporté un étincelant succès au championnat du monde de handball.
Pendant quelques minutes après le coup de sifflet final du match entre les Françaises et les Norvégiennes – leurs plus coriaces adversaires depuis au moins deux décennies –, un doux tourbillon, à la fois joyeux et rempli d’émotion, a soufflé sur la Jyske Bank Boxen, la salle de 12 500 places où se disputait la rencontre.
Un pic à 9,5, sur 10, sur l’échelle de Zidane, celle du plaisir généré par un spectacle sportif. L’effet a été ressenti, en France, par plus de 4 millions de personnes, qui ont suivi sur TF1 puis TMC, en access prime time, ce qui était aussi un grand moment pour le sport au féminin tricolore.
Le plaisir d’avoir enjambé tous les tracas
Pendant deux mi-temps de trente minutes chacune, la capitaine Estelle Nze Minko et ses partenaires de l’équipe de France ont excellé sportivement. Léna Grandveau (20 ans seulement) et ses coéquipières ont ensuite chaviré en un instant dans un bonheur communicatif. Puis Laura Glauser et les Bleues, remaquillées en vitesse avec un rouge à lèvres éclatant, ont célébré leur succès d’un pas de danse inattendu sur le podium.
Olivier Krumbholz et ses joueuses ont enfin raconté aux micros qui se tendaient leur plaisir d’avoir enjambé tous les tracas individuels et collectifs, les doutes après la médaille d’or remportée lors des Jeux olympiques du Covid, disputés sans spectateurs, en 2021, à Tokyo. De quoi nous faire oublier, pour quelques instants, les horreurs de l’actualité, qui jalonnent le quotidien. Leur joie a aussi relégué très loin dans nos pensées les galères de transports que les responsables politiques, en ordre dispersé, promettent à ceux qui auraient le projet fou d’être à Paris et dans ses environs à l’été 2024.
Leur sens du partage nous a également rappelé que, même sans très chers billets pour les Jeux, les plus belles valeurs du sport peuvent s’inviter gratuitement, grâce à la télévision, dans nos salons, au bar du coin de la rue ou dans une salle des fêtes ouverte pour l’occasion.
En remportant cette médaille d’or 222 jours avant la cérémonie d’ouverture des JO qui, en termes de sécurité, inquiète tant, les Bleues ont enfin prouvé au mouvement sportif tricolore, qui doute plus souvent qu’à son tour, que la France sait toujours gagner, et même avec la manière.
Pendant cette période des fêtes où il est d’usage de formuler quelques espoirs pour l’année qui s’ouvre, il est agréable d’imaginer – et sans danger de se prendre à espérer – qu’à l’été 2024, les performances des sportives et des sportifs français éclipseront, comme par magie, les problèmes qui ont parfois fait dérailler l’organisation de ces premiers Jeux d’été en France depuis un siècle.
Le 17 décembre, les Bleues du handball ont, avec un peu d’avance, allumé la flamme. C’est désormais à toutes les parties prenantes de Paris 2024 de l’entretenir. A elles comme à vous, nous adressons nos meilleurs vœux.
Le Monde