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« Il est faux de laisser croire que les inégalités territoriales s’accroissent de plus en plus depuis quarante ans »

Roter.Teufel

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« Il est faux de laisser croire que les inégalités territoriales s’accroissent de plus en plus depuis quarante ans »

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Les géographes Aurélien Delpirou et Martin Vanier réfutent, dans une tribune au « Monde », les arguments d’une chronique de Thomas Piketty sur les inégalités entre les communes françaises.

Comme on pouvait s’y attendre, la flambée de violences en réaction à la mort tragique du jeune Nahel a donné lieu à de nouvelles expressions médiatiques d’une thèse bien connue : la France serait coupée en deux, entre centres métropolitains et périphéries (urbaines et/ou rurales, au gré de l’actualité du moment), cette « fracture spatiale » s’aggravant depuis les années 1980, en raison notamment d’une action publique impuissante.

L’instrumentalisation de supposés clivages territoriaux à des fins politiques est devenue une véritable spécialité nationale, à droite comme à gauche, au gré de la parution d’essais pourtant largement contredits par les sciences sociales. Il faut redire inlassablement combien cette approche repose sur des bases empiriques fragiles, sinon erronées, et combien elle est délétère pour le débat public.

En premier lieu, il est faux de laisser croire que les inégalités territoriales s’accroissent de plus en plus depuis quarante ans. Dans une chronique parue le 8 juillet dans Le Monde, l’économiste Thomas Piketty mobilise trois indicateurs à l’appui de cette affirmation : le produit intérieur brut (PIB) par habitant à l’échelle des départements ; la valeur immobilière moyenne des logements mis sur le marché à l’échelle des communes ; le revenu moyen des habitants par commune.

Des indicateurs au prisme du rapport des valeurs extrêmes

Ce choix soulève de lourds problèmes méthodologiques. Ainsi, le PIB par habitant mesure des inégalités productives, et non sociales : celui de la Seine-Saint-Denis, par exemple, situe le département à la 14e place nationale en 2022, alors qu’il est le plus pauvre de France métropolitaine. Du reste, les valeurs départementales des PIB n’ont pas beaucoup de sens dans une économie de la circulation comme celle de la France.

ar ailleurs, chaque indicateur est envisagé uniquement au prisme du rapport des valeurs extrêmes : les cinq PIB départementaux par habitant les plus élevés rapportés aux cinq les moins élevés, le 1 % des communes au marché immobilier le plus coté au 1 % le plus déprécié, etc. Le raisonnement paraît simple : si ces ratios augmentent depuis les années 1980, c’est que les inégalités s’accroissent.

Mais qu’en est-il des 90 % des départements et des 98 % des communes restants ? Tous les travaux disponibles montrent plutôt une convergence des niveaux de revenus du fait de la puissante redistribution géographique opérée par la mobilité des ménages et les mécanismes associés à l’impôt et aux cotisations. Ainsi, à l’échelle départementale, les inégalités de revenus n’ont jamais été aussi faibles que dans les années 2010.

Le Monde
 
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