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Formule 1 : « 99 % de spectacle et 1 % de sport », le Grand Prix de la démesure à Las Vegas

Roter.Teufel

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Formule 1 : « 99 % de spectacle et 1 % de sport », le Grand Prix de la démesure à Las Vegas

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Le pilote Ferrari, Charles Leclerc, s’élancera en pole position du Grand Prix de Las Vegas, dimanche 19 novembre à 7 heures, heure française. Alors que le paddock est de retour dans la capitale du Nevada après 41 ans d’absence, l’événement a brillé, depuis trois jours, par son lot de surprises.

Températures anormalement basses, plaque d’égout mal fixée, spectateurs privés de la deuxième séance d’essais libres… le Grand Prix de Las Vegas, événement phare et vitrine de la Formule 1 aux Etats-Unis, s’est attiré les critiques aussi bien des pilotes que des spectateurs. Le groupe américain Liberty Media, propriétaire de la discipline, a pourtant employé les grands moyens dans la ville du jeu et de la démesure, à l’occasion du retour de cette course absente du calendrier depuis 1982.

Pour éclairer le tracé nocturne, long d’un peu plus de six kilomètres et sillonnant quelques-uns des plus prestigieux hôtels casinos de la ville du Nevada – dont le boulevard du Las Vegas Strip –, 54 000 mètres carrés d’écrans LED ont été nécessaires. Mercredi, la cérémonie d’ouverture, mettant en scène les vingt pilotes sortant de boîtes géantes pour être présentés au public dans la ligne droite des stands, était un show à l’américaine tout en excès. Certains artistes, dont Will.i.am, Kylie Minogue et le Cirque du Soleil, ont ajouté leur touche à ce spectacle lancé par Formula One – l’entité qui gère la F1 pour le compte de Liberty Media et s’est attachée à la dépoussiérer.

Un préambule dont aurait pu se passer le triple champion du monde en titre, Max Verstappen : « Je ne parle pas des chanteurs, c’est juste que tu es là et tu ressembles à un clown. » Le Néerlandais a par ailleurs fait l’impasse sur la soirée VIP organisée à Sin City. « 99 % de spectacle et 1 % de sport », telle est la définition du troisième rendez-vous américain de la saison selon le pilote Red Bull. Mais tous ne pensent pas comme lui : ainsi, le doyen de la grille, Fernando Alonso, estime que l’investissement énorme de la F1 – quelque 500 millions de dollars – dans ce Grand Prix de la démesure « mérite un traitement différent et plus de spectacle ».

Plaque d’égout descellée et accidents

En dehors de ces excès, plusieurs pilotes, dont Max Verstappen, s’interrogeaient, en amont, sur les caractéristiques de ce nouveau circuit urbain, composé de longues lignes droites entrecoupées de quelques virages lents. Un autre sujet avait fait jaser dans les semaines qui précédaient le Grand Prix : les conditions météorologiques, que les organisateurs n’avaient pas pris en compte au moment de placer la course au calendrier, a reconnu Ross Brawn, ancien manageur sportif de la Formule 1. Pendant l’ensemble des séances, les températures oscillaient autour des 10 °C, un défi de taille pour l’exploitation des monoplaces, notamment à l’heure de faire chauffer les gommes des pneus.

Des conditions extrêmes aggravées par une situation inédite. Huit minutes après le début de la première séance d’essais libres, jeudi 16 novembre, le pilote Carlos Sainz a détruit sa Ferrari sur une plaque d’égout mal fixée, qui s’est décollée à son passage. Les dégâts produits sur sa monoplace ont entraîné un drapeau rouge et l’annulation du reste de la séance. L’Espagnol a, de surcroît, écopé d’une pénalité de 10 places sur la grille pour avoir atteint le quota de batteries autorisées pour une saison (deux). « C’est un peu la honte », a commenté le Français Esteban Ocon, également victime de la plaque descellée et contraint de changer le châssis de son Alpine.

Repoussée de plus de deux heures, la deuxième séance d’essais s’est déroulée devant des tribunes évacuées en raison d’un manque de personnel pour assurer la sécurité, le transport des fans ou encore l’accueil. « Nous avons tous assisté à des événements […] annulés en raison de facteurs tels que les conditions météorologiques ou des problèmes techniques. Ça arrive et nous espérons que les gens comprendront », a précisé Stefano Domenicali, le président de Formula One, dans un communiqué. Outre ces excuses, les spectateurs lésés ont dû se contenter d’un bon d’achat de 200 dollars à dépenser dans la boutique officielle du Grand Prix.

Record de spectateurs aux Etats-Unis

Cet incident, au cœur des discussions lors de la conférence de presse des directeurs d’équipe, n’a pas fait l’objet d’une remise en questions. Certainement pas par Toto Wolff, patron de Mercedes, agacé par les interrogations des journalistes. « C’est déjà arrivé par le passé. Ce n’est rien. Félicitez les gens qui ont organisé ce Grand Prix, qui ont rendu ce sport plus grand que jamais, a tancé le dirigeant autrichien. Liberty a fait un travail génial, et ce n’est pas parce qu’une bouche d’égout s’est détachée en essais libres qu’il faudrait se plaindre. »
Lire l’entretien : « La formule 1 peut devenir numéro un aux Etats-Unis d’ici cinq ans », assure Günther Steiner

Car le succès de la série Drive to Survive, diffusée sur Netflix depuis 2018, a permis aux deux autres Grand Prix des États-Unis (à Austin et Miami) d’attirer un record de spectateurs – en 2021, 400 000 spectateurs étaient présents sur les trois jours du Circuit des Amériques. Dès lors, le Grand Prix de Las Vegas, vitrine de la Formule 1 et du divertissement, doit trouver la recette. Samedi, sur les coups de 22 heures (dimanche, à 7 heures, heure de Paris), Charles Leclerc, qualifié en pole position, tentera de contenir les assauts de Max Verstappen, déjà sacré champion du monde et positionné en deuxième place sur la grille. Pour une fois, la Formule 1 espérera très fort que ce qui se passe à Vegas ne reste pas à Vegas, mais ait le plus de retentissement possible.

Le Monde
 
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